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En librairie le 18 Août 2011
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ISBN:
2-36371-0109
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Format:
140 x 225 mm
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Page:
384p.
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Prix:
19 €
Reconquêtes
Fabrice Pataut
Los Angeles, août 2004. Dorothy Cunningham, veuve sans histoires, fait la une des journaux. On lui reproche la forme de sa propriété, qui reproduit exactement la carte des États-Unis. Faut-il y voir la marque d’un patriotisme insolent en pleine guerre d’Irak? Ou le signe plus profond d’une mélancolie américaine nourrie d’hédonisme et de nonchalance sous le soleil californien? Les décapitations d’otages se poursuivent au Moyen-Orient. L’Amérique envoie ses troupes et se replie à l’intérieur. Bush sera bientôt réélu Un lien étrange et inespéré va unir Dorothy à ceux qui mènent l’enquête. Quand ressurgissent, peu à peu, tous les visages qui hantent ces sans famille ni patrie... Visage de Lewis, le fils de Dexter fauché sur la route à l’âge de treize ans. Visage d’Hannah, la grand-mère dont Rachel se remémore les traits si frêles, son dernier lien avec Tel-Aviv. Visage de la soeur perdue de Kurzinovski, confondu avec une Russie légendaire et fantasmatique. De deuil en deuil, c’est la volonté de repartir à zéro pour tout reconquérir qui triomphera ici, remettant à chacun sa part d’Amérique en héritage.
Fabrice Pataut est l’auteur de trois romans : Aloysius (Buchet/Chastel), Tennis, socquettes et abandon (Buchet/Chastel), En haut des marches (Seuil). Trouvé dans une poche (Buchet/Chastel) a reçu, en 2005, le Prix de la Nouvelle de l’Académie française. Diffusion CDE/SODIS.
Charybde
Signature autour de Fabrice Pataut le 30 mars
Valeurs actuelles
Implacable autopsie du rêve américain
Sens critique
A Los Angeles, un terrain
Radio Fréquence Paris Plurielle
Présentation de Reconquêtes sur Radio Fréquence Paris Plurielle
Cinéville
Rencontre avec Fabrice Pataut le 9 décembre à Brétigny
Esprit
Une mélancolie américaine
Librairie Delamain
Rencontre avec Fabrice Pataut le 17 novembre chez Delamain
La Croix
A la recherche du continent perdu
Médiathèque de Fontenay
Sociologie et poésie
Salon du livre de Trouville
Fabrice Pataut au Salon du livre de Trouville le 11 novembre
Radio de la Communauté Juive
Fabrice Pataut sur RCJ le 11 octobre
Le Monde des Livres
Rêve américain
Blog de Aymeric Patricot
Qu'est-ce qu'un roman français
Radio Fréquence Paris Plurielle
Ecoutez Fabrice Pataut sur Radio Fréquence Paris Plurielle
Mardis littéraires de Jean-Lou Guérin
Rencontre avec Fabrice Pataut le 11 octobre
Livres-Hebdo
Pacific Palissades
Signature autour de Fabrice Pataut le 30 mars
Notre libraire invité du mois d'avril sera Fabrice PATAUT, philosophe du langage et romancier que nous avons découvert seulement récemment, et que nous apprécions déjà énormément.
Ayant publié notamment les remarquables romans "Aloysius" et "Reconquêtes", que vous pouvez... découvrir un peu plus dans l'onglet "Coups de coeur" de notre site (
www.charybde.fr), il nous prépare pour cette soirée des choix éclectiques qui devraient vous séduire...
Venez nombreuses et nombreux à ce désormais traditionnel rendez-vous mensuel !
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Implacable autopsie du rêve américain
L'Amérique que décrit l'auteur, de cinq points de vue différents, a l'angoissante précision des tableaux hyperréalistes : on ne sait
trop d'où vient cette angoisse, tout est pourtant à sa place, peut-être est-ce à cause de cela... « Vous ne trouvez pas la Californie merveilleuse ?-Le meilleur moyen, M. Koons, c'est de la trouver merveilleuse... »
Cette enquête minutieuse autour d'un domaine qui a la forme exacte des États-Unis, Porto-Rico et Alaska compris, et de la veuve californienne qui le possède a pour contrepoint le passé des personnages, leur préhistoire plutôt, de l'autre côté de l'Atlantique, dans l'Ancien Monde où l'on rêve d'un avenir qui aurait la souriante et immobile perfection d'un cliché - et son apesanteur.
Ce roman, au prétexte à la fois drolatique et dérisoire, servi par un style aussi impeccablement taillé qu'un gazon de la côte ouest, est une autopsie implacable - et secrètement nostalgique - de ce qu'il est convenu d'appeler le "rêve américain".
PHILIPPE BARTHELET
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
A Los Angeles, un terrain
A Los Angeles, un terrain "en forme d'Etats-Unis"confronte cinq personnages à leurs mémoires. Magnifique.
Paru en août 2011, le quatrième roman du philosophe du langage Fabrice Pataut intrigue d'abord, puis rapidement, séduit et enchante, laissant en place une curieuse sérénité rêveuse au moment de le refermer.
Cinq personnages à Los Angeles, en 2004, au moment où les forces américaines patinent en Irak, et où les décapitations d'otages occidentaux semblent se multiplier. Une veuve d'un certain âge se retrouve sous les feux de l'actualité lorsque les médias réalisent que la forme de sa propriété reproduit exactement celle des États-Unis, y compris une parcelle distante figurant Porto-Rico et un terrain, en cours d'acquisition, situé exactement où devrait se trouver l'Alaska... Un agent immobilier, scrupuleux et dévoué, chargé de superviser cette acquisition... Son assistante, amour possible qui mûrit doucement au fil des mois... La mère de celle-ci, survivante de la Shoah, achevant paisiblement sa vie à Jaffa / Tel-Aviv... Le propriétaire du terrain restant à acquérir, vieil ami et complice de la veuve, Russe d'origine, artiste et critique avisé...
En quelques semaines de récit, ces cinq protagonistes, deux ou trois de leurs proches, et surtout leurs fantômes personnels (époux décédé, sœur disparue, mère enfuie ou fils emporté jeune par un accident de voiture,...) dessinent une trame serrée de sentiments parfois immensément complexes traités avec simplicité et distance, de bienveillances réciproques et gratuites, mais aussi de secrets pesants et de complexes enfouis, pour aboutir à une sérénité finale digne des conclusions d'un grand film d'aventure... alors que l'on n'a guère quitté ce petit périmètre délimité par les excroissances de cette propriété symbolique.
Tour de force de réflexion et de sentiment autour des anges et des démons de la mémoire, servi par un style d'une rêveuse précision.
"Kurzinovski remplit calmement les deux tasses.
«Je l'ai taillé à la main, ce terrain, monsieur Koons. Je l'ai tracé, projeté au crayon ici même, dans la pièce d'à côté, si vous voulez tout savoir, là où je peins. Je l'ai planté de conifères pour que la réalité corresponde à la carte de l'atlas emprunté à la bibliothèque municipale - lettre A, entre "Alabama" et "Arizona". J'ai détourné une rivière qui le traverse aujourd'hui d'est en ouest. Comment vous dire ? Je l'ai désherbé et replanté. J'en ai repris toute la bordure. Petit à petit, au fil des années, en grignotant des parcelles mitoyennes parfois minuscules. De la manière la plus légale qui soit, je vous prie de le croire. Je me suis toujours acquitté de mes impôts fonciers. j'ai toujours été un bon citoyen américain. Quelle que soit la manière dont vous tournez les choses, je l'ai dessiné. Plus qu'un bien immobilier, c'est un portrait de la terre qui m'a recueilli que je vais offrir à Madame Cunningham.» "
http://www.senscritique.com/livre/reconqu%C3%AAtes/8851328436073088/critique/charybde2/
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Présentation de Reconquêtes sur Radio Fréquence Paris Plurielle
Le jeudi 5 janvier 2012, de 18h à 19h, Alice Abdaloff présentera Reconquêtes de Fabrice Pataut dans l'émission "Salle 101", diffusée sur Fréquence Paris Plurielle (106.3).
L'émission est disponible en téléchargement sur http://www.salle101.org.
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Rencontre avec Fabrice Pataut le 9 décembre à Brétigny
Vendredi 9 décembre à 20h15 - CinéVille - Brétigny
LOS ANGELES - Rencontre avec Fabrice Pataut pour son livre
"Reconquêtes" et projection de "Mulholland Drive" de David Lynch.
o Fabrice Pataut a vécu six années à Los Angeles, "Reconquêtes", son
quatrième roman publié aux Editions Pierre-Guillaume de Roux, en trace
un portrait noir et secret. Ses personnages font face aux mensonges et aux
faux-semblants à la manière des protagonistes du "Mulholland Drive" de
David Lynch errant dans la ville infinie.
o Projection de Mulholland Drive - 2001 - USA
Synopsis : A Hollywood, Rita devient amnésique suite à un accident
de voiture sur la route de Mulholland Drive. Elle fait la rencontre de
Betty Elms, une actrice en devenir avec qui Rita tente de retrouver la
mémoire et son identité.
Prix de la mise en scène à Cannes, nomination à l'Oscar du meilleur
réalisateur.
Ciné220 [4] - 3, rue Anatole France - 91220 Brétigny-sur-Orge
01 60 84 11 45
Tarif selon réduction : 4EUR à 6,50EUR
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Une mélancolie américaine
Los Angeles, août 2004. Dexter Koons - qui préside aux destinées de l'agence immobilière Koons Conseils - est perplexe. L'une de ses clientes, Dorothy Cunningham, lui a fait part de son intention d'acquérir un terrain situé au nord-ouest de sa propreté et actuellement détenu par un certain Vladimir Andreievich Kurzinovski, retraité depuis deux ans de UcLA où il a passé trente-cinq ans à enseigner la littérature russe. Jusque-là, rien de très original sauf que Dexter vient de s'apercevoir que la forme de la propriété de Dorothy Cunningham reproduit fidèlement la carte des États-Unis et que le terrain qu'elle veut acheter a la forme exacte de l'Alaska ! Il y a manifestement anguille sous roche, et cela d'autant plus qu'après l'acquisition du terrain imitant l'Amérique du Nord, Dorothy Cunningham, devenue veuve, s'est portée acquéreuse d'une petite dépendance au sud de celui-ci ayant la forme de Porto Rico, où elle aime passer ses week-ends.
Délire patriotique d'une veuve californienne où, au contraire, manifestation d'un repli hédoniste de l'Amérique sur elle-même ? Questions légitimes à un moment où les télévisions annoncent la décapitation d'otages américains au Moyen-Orient et que George Bush prépare sa réélection. Dexter décide de confier l'enquête à Don Jolie, un ami d'enfance avec qui il est allé à l'université Investigation qui va se révéler d'autant plus nécessaire qu'il s'avère assez rapidement que Dorothy Cunningham n'est pas avare de mensonges. Mais ce qui va devenir « l'affaire Cunningham » n'est pas l'unique sujet de préoccupation de Dexter. En effet, planifier méticuleusement les journées de travail est pour lui une façon de tenter de s'extraire de la « mélasse » qui « tourbillonne » dans sa tête. Un mois auparavant, en effet, son fils Lewis, âgé de treize ans, a été tué par un chauffard en traversant la rue. Dix ans plus tôt, sa femme est partie sans jamais plus donner de nouvelles. Heureusement qu'il peut compter sur la présence (initialement platonique) de sa secrétaire Rachel Drocheiner. Mais elle-même a une histoire mouvementée, elle a perdu sa mère lorsqu'elle avait huit ans et sa grand-mère Hannah - qui s'appelait à l'origine Henriette - a émigré en Israël dans les années 1950. Quant à Vladimir, on va apprendre que sa petite soeur est enterrée sur le terrain qu'il projette, non pas de vendre mais de donner à Dorothy.
Fabrice Pataut nous livre une méditation sur l'exil, l'abandon et la solitude. Tandis que les médias, à l’approche de la convention républicaine qui doit se tenir en août en Californie sous la houlette d'Arnold Schwarzenegger, s'emparent de l'affaire, chacun des protagonistes part à la reconquête de son propre passé Rachel se remémore la visite qu'elle a faite à sa grand-mère à Tel Aviv Dexter pense à Lewis, rendu réel par « l'épaisseur de son absence ». Un Lewis qui le rejoint « sans couture, sans mâchoire reconstituée, sans ses pieds pâles » dépassant du drap beige de la morgue et avec qui, en père allant « du grave au léger sans reprendre son souffle », il va se promener dans les lieux où il aurait tant aimé l'emmener. Se débattant dans l'histoire du monde et leur histoire intime, Dexter, Rachel et les autres dévoilent progressivement leur complexité.
Réflexion métaphorique sur une « hyperpuissance » qui tient tout entière dans le comté de Los Angeles, Reconquêtes n'a rien d'un texte morbide ou pessimiste. À la façon d'un Italo Calvino, Fabrice Pataut « zoome » sur des détails de la vie californienne - de SunsetcBoulevard au campus de UcLA – ou de l'existence quotidienne qui donnent à son récit une tonalité tout à la fois mystérieuse et hyperréaliste « II faut porter le lin froissé [se dit Rachel en regardant son patron], ou alors ne pas le porter du tout. Rester naturel sous le tissu. Laisser bouger son corps, même quand son fils est mort ». Au fil des pages, la reconquête du passé se révèle comme la condition de nouveaux départs, comme ce qui permet de « s'élancer vers l'instant présent» et de se rendre compte que la « nuit profonde » peut « s'éteindre [et] glisser sans bruit de l'autre côté de la terre ».
JEAN-PAUL MARECHAL
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Rencontre avec Fabrice Pataut le 17 novembre chez Delamain
Les éditions Pierre-Guillaume de Roux et la librairie Delamain ont
le plaisir de vous inviter à la signature de
Fabrice Pataut
pour son roman
RECONQUÊTES
le jeudi 17 novembre 2011
à partir de 19 heures
Librairie Delamain
155, rue Saint-Honoré
75001 PARIS
Téléphone : 01 42 61 48 78
Fax : 01 40 15 91 69
Métro : Palais-Royal (ligne 1) et Pyramides (ligne 14)
Bus : 21, 29, 39, 67, 69, 72, 81, 95
A la recherche du continent perdu
Août 2004. Trois ans plus tôt, l'Amérique a été frappée au cœur. Attaquée pour la première fois sur son sol, elle a envoyé ses troupes en Afghanistan, puis en Irak. Dans le même temps, en butte aux attaques, elle s'est, à l'intérieur, repliée sur elle-même, tout en devant affronter les décapitations d'otages. À Los Angeles, une veuve sexagénaire, Dorothy Cunningham, a entrepris le projet fantasque de reproduire en miniature la carte des États-Unis, sur son immense propriété, en s'appuyant sur ses contours, ses accidents de terrain, sa végétation... Un seul État manquait, l'Alaska. Pour le configurer, elle se propose d'acheter un lopin de terre à son voisin et ami, Vladimir Kurzinovski. Révélé par la presse locale, ce projet devient un scandale international, de la Maison-Blanche qui, ne sachant comment interpréter cette opération, a peur d'être gênée par une mauvaise publicité en pleine convention républicaine, jusqu'aux journaux étrangers fustigeant l'impérialisme américain.
Mais, de cette lubie déroutante suscitant la méfiance générale, les enjeux sont ailleurs, tout comme les motivations des personnages qu'elle va réunir. Rien de politique chez Mrs Cunningham, chez Dexter Coons l'agent immobilier chargé de la vente et en proie à la curiosité, ni chez Rachel Drocheiner son assistante, ou chez Vladimir Kurzinovski. D'une façon ou une d'autre, tous sont des exilés. Exilés loin de leur passé ou séparés de leur patrie, quittée il y a bien longtemps, recomposée au fond de leur cœur . Dorothy aime par-dessus tout rouler en voiture, la fenêtre ouverte, jusqu'à la plage ou acheter de vieux disques de danse, dans la nostalgie d'un « monde musclé, nonchalant et intrépide », l'Amérique fière et prospère des années cinquante, connue dans sa jeunesse, et, tout comme elle reproduit chez elle la forme de son pays, elle dessine le visage de l'enfant qu'elle n'a pas eu. Dexter collectionne les Dinky Toys, peut-être pour se rapprocher d'une image qui le hante, celle de son fils, fauché par une voiture.
Grâce à des objets glanés dans des brocantes, des boissons jadis en vogue, des postures empruntées aux acteurs de films anciens, tous ces êtres blessés reconstituent un âge d'or qui n'a jamais existé. D'autres portent en eux un pays perdu, à peine entrevu jadis et dont l'Amérique, terre d'accueil, leur a permis de conserver le souvenir : Rachel rêve d'Israël à travers la mémoire familiale, faite de bribes de récits, et le visage d'Hannah, sa grand-mère qu'elle n'a vue qu'une fois ; Vladimir Kurzinovski reconstitue chez lui, à travers le souvenir de Mashenka, sa sœur morte, une Russie qu'il n'a pas connue. L'énergie de Dorothy, assumant sa nostalgie et la singularité de son attitude dans une époque conformiste, permet à Rachel et à Dexter d'affronter un présent qu'ils saisissent mal.
Mais la fiction est dominée par Vladimir qui a perçu en elle une forme de tristesse supérieure, bien rare, dit-il, chez les Américaines, et qui sait analyser la couleur de la mélancolie au commencement du siècle. En ce vieux professeur de littérature, qui peint dans son jardin des paysages « plus russes que la Russie elle-même», cite Pouchkine, donne à Dexter des conseils pour l'écriture, et permet une reconquête par l'imaginaire des territoires perdus, on reconnaît un autre Vladimir, le grand Nabokov dont on dit que, séparé à jamais de la Russie, plus rien ne pouvait l'atteindre. Et dans la narration, des papillons aux prénoms ou aux «feux pâles», glissent des reflets de l'écriture nabokovienne.
FRANCINE DE MARTINOIR
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Sociologie et poésie
Dorothy Cunningham, sexagénaire et veuve, a pour voisin Kurzinovski,
un Russe énigmatique qui la protège et qui lui a donné un lopin de terre.
Dexter Koons, agent immobilier, a des doutes et enquête sur Dorothy
avec l'aide de Rachel, sa secrétaire, et de Don, son ami archiviste.
L'avis de la libraire: un auteur peu connu et qui gagne à l'être ! Ce roman, sous influence de Thomas Pynchon, livre une collection de personnages quasi-sociologique tout en dégageant une vraie poésie.
Le Roi Lire
4, rue Florian
92330 Sceaux
(33) (0)1 43 50 20 60
(33) (0)1 43 50 32 60
Ouvert du mardi au samedi (9h-12h - 14h-19h)
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut
(Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Fabrice Pataut au Salon du livre de Trouville le 11 novembre
Fabrice Pataut signera Reconquêtes au Salon des Gouverneurs et
participera à la table ronde "Romans d'ailleurs" avec Valentine Goby
et Christine Montalbetti à partir de 17 heures à la Salle de la Plage.
Pour en savoir plus : http://www.trouvillesurmer.org/images/catalogue2011def.pdf
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Fabrice Pataut sur RCJ le 11 octobre
Jean-Claude Berline a reçu Fabrice Pataut à Postface le 11 octobre à 23h30 à propos de son dernier roman : Reconquêtes (Editions Pierre-Guillaume de Roux) sur RCJ.
A écouter absolument.
Rêve américain
Voici un roman très ambitieux et bien écrit, qu'on lit donc avec plaisir, malgré quelques longueurs. Dexter Koons, qui a perdu son fils de 13 ans dans un accident, et qui organise méthodiquement son travail pour lutter contre la douleur, est chargé d'enquêter sur l'étrange propriété californienne de Dorothy Cunningham, qui reproduit exactement la carte des Etats-Unis.
A travers les liens qui se tissent entre les enquêteurs et Dorothy resurgit le rêve américain de tous les exilés et les immigrés, celui d'une reconquête et de l'invention d'une vie nouvelle.
JOSYANE SAVIGNEAU
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut ( Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Amérique en folie
Si le titre La carte et le territoire n'avait été préempté par Michel Houellebecq, il aurait convenu à merveille à Reconquêtes, roman étrange de Fabrice Pataut (prix de la Nouvelle de l'Académie française, en 2005, pour Trouvé dans une poche [Buchet-Chastel]). Le territoire, ici, c'est une Californie un peu kitsch et irréelle du début du XXIe siècle. Quant à la carte, c'est celle de Etats-Unis, dont la propriété d'une paisible retraitée prénommée Dorothy reproduit maniaquement la forme, au point d'intriguer voisins et médias, qui soupçonnent quelque déviation patriotique.
Dorothy n'en a cure et passe ses week-end dans « son» Porto Rico, où elle a installé douche et transats, ressassant le souvenir d'un mari défunt. Mais pour que la fête soit complète, il lui faut encore acheter un terrain ayant la forme parfaite de l'Alaska (îles Aléoutiennes comprises).
Dès lors vont surgir un agent immobilier tenaillé par la mort de son jeune fils, son meilleur ami, avec lequel il lui arrive de partager charnellement des conquêtes féminines, un vieux dessinateur russe nabokovien en diable et une secrétaire prude et pulpeuse ... Tous vivent dans le passé, donnant un tour kaléidoscopique à ce roman, au risque, parfois, d'égarer le lecteur (le détour par Tel-Aviv était-il bien utile ?). Il se dégage pourtant de ces pages une atmosphère très « pynchonienne », entre paranoïa west-hollywoodienne et névrose immobilière. Reconquêtes est aussi, bien sûr, un livre sur les Etats-Unis, où l'auteur vécut un temps.« L'Amérique est devenue si petite qu'elle tient tout entière dans le comté de Los Angeles », peut-on lire à propos du pays miniature au centre du récit. Oui, une Amérique tiraillée entre pulsions sexuelles et pudibonderie, patriotisme et délitement social, esprit d'entreprise et vide sidéral, que l'on noie en roulant sans but, la nuit, sur Sunset Boulevard. L'Amérique de Fabrice Pataut n'est pas caricaturale: elle n'existe pas.
Et l'on songe de nouveau à Pynchon - au « bon» Pynchon, veut-on dire ... -et à ses personnages obstinés dans leurs folies. Fabrice Pataut parvient, lui aussi, à convertir cette folie en roman. C'est peut-être cela que l'on appelle communément l'« univers » d'un écrivain.
JEROME DUPUIS
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Qu'est-ce qu'un roman français
On lit souvent des articles claironnant la fin d’un certain intimisme à la française, d’un minimalisme consistant à parler, par phrases courtes, de sa propre histoire. On a ainsi présenté le roman de
Maylis de Kerangal, l’année dernière,
Naissance d’un pont, comme appartenant à cette nouvelle veine de la fiction française qui, s’inspirant des ambitions américaines, prendrait à bras le corps la réalité.
Les qualités stylistiques du livre de Kerangal sont indéniables (j’avais déjà beaucoup aimé
Ni Fleurs ni Couronnes), mais je trouve étrange qu’on le compare à ce qui se pratique couramment dans la littérature américaine. Il me semble que son projet reste en fait très français (ce n’est qui n’est pas péjoratif). Cette idée de mettre en scène la véritable épopée que constitue la construction d’un pont, dans un endroit imaginaire (bien que situé en Californie), et dans un style hautement lyrique, relève à mes yeux d’un exercice de style certes brillant, mais loin de l’appétit de réalisme qui se donne si souvent à lire chez les Américains. Kerangal a l’ambition des anglo-saxons, sans avoir leur souci de l’ancrage historique. En fin de compte, ses précédents livres me semblaient bien plus américains, de ce point de vue.
Le dernier roman de
Fabrice Pataut, tout juste sorti chez
Pierre-Guillaume de Roux,
Reconquêtes, me semble plus directement inspiré de ce qui se fait en général de l’autre côté de l’Atlantique. L’intrigue, notamment, me fait penser à DeLillo – même si la mélancolie de Pataut n’a pas grand-chose à voir avec les froids développements, presque inhumains, de l’auteur new-yorkais. L’intrigue propose un point de départ intriguant : en Californie (décidément), les journaux révèlent qu’une femme cherche à ce que sa propriété reconstitue fidèlement les contours du territoire américain, et cela provoque un curieux emballement médiatique en ces temps de guerre en Irak. Plusieurs personnages, côtoyant cette femme de près ou de loin, chercheront à mettre à jour ses motivations.
Atmosphères de secrets politiques, lentes recherches existentielles… Je me souviens que DeLillo, dans Outremonde, décrivait la recherche obstinée menée par un grand nombre de personnages d’une balle de baseball mythique, disparue après le match, une balle de base-ball de la taille exacte d’un noyau de bombe atomique… C’était une bien curieuse histoire, mais riches de suggestions politico-métaphysiques (exactement le genre de pitch peu séduisant sur le papier, mais passionnant à lire chez DeLillo).
Pataut emboîte le pas de son homologue new yorkais pour investir, lui, le territoire californien, et le semer de ces destinées mélancoliques à souhait, gracieuses, comme dans ce beau passage où Dorothy, la propriétaire autour de laquelle gravitent les autres personnages, rêve langoureusement à son absence de descendance :
«
Le soir venait doucement à elle, la saveur sucrée se promenait partout, jusque sur ses dents. Ses pieds quittèrent l’oreiller et glissèrent d’eux-mêmes sous la couverture. Vladimir aurait pu être là avec un bol de fruits rouges fraîchement cueillis et un verre de vin de Napa. Ils auraient pu être assis dans son jardin, et la couverture aurait pendu de chaque côté de ses jambes. Dorothée – elle s’efforça de prononcer le th à la française – les aurait posées sur ses genoux. Ils auraient bu ce vin doux, respiré les fleurs de l’été et levé la tête vers la cime immobile des arbres. Ils auraient ri d’être seuls au monde : trop vieux pour avoir encore leurs parents, bien trop égoïstes pour avoir fait des enfants. Rien que des amis pour entourage, des adultes qu’ils auraient choisis, et la certitude que leur vie avait pris une direction qui excluait le lavage de vêtements déchirés et les soucis scolaires. »
(Fabrice Pataut,
Reconquêtes, page 316)
Ecoutez Fabrice Pataut sur Radio Fréquence Paris Plurielle
Jean-Claude Caillette recevra Fabrice Pataut dans son émission"Le lire et le dire" sur RADIO FREQUENCE PARIS PLURIELLE, FPP 106.3, le vendredi 7 octobre entre 15 et 15h30.
Vous pourrez le réécouter sur http://www.wat.tv/audio/emission-lire-dire-octobre-499gp_2g6sn_.html
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Rencontre avec Fabrice Pataut le 11 octobre
Rencontre avec Fabrice Pataut mardi 11 octobre à 20h30
au Café de la Mairie
8, place Saint-Sulpice
Paris 6ème
Au premier étage
Métro : Odéon-Mabillon-St Sulpice
Les mardis littéraires de Jean-Lou Guérin
http://lesmardisdejeanlou.blogspirit.com/
Pacific Palissades
Bienvenue en Californie, avec son soleil, son sable fin, ses highways. En 2004, le climat a tendance à s'y assombrir. La télévision annonce même qu'on décapite des otages américains en Arabie Saoudite Le très intriguant nouveau roman de Fabrice Pataut entrecroise plusieurs personnages. Mme Cunnmgham, née Farns, a presque 65 ans. Cette veuve excentrique vit dans une propriété impressionnante dont le périmètre reproduit avec exactitude celui des Etats-Unis d'Amérique. II lui arrive encore de rouler dans son vieux pickup rouillé, de se laisser bercer par le jazz suave de Zoot Sims. La bande-son de ses 16 ans.Lorsqu'elle rencontrait celui qui allait devenir son époux. Le musclé et hâlé Dennos, alors jardinier de profession. Dexter Koons, agent immobilier de 48 ans, doit l'aider à acheter un terrain appartenant à un voisin, un certain Vladimir Andreievich Kurzinovski, qui n'a pas l'air russe le moins du monde et parle un français parfait. Ancien enfant féru de la poésie de Robert Frost, Dexter Koons est célibataire depuis que sa femme s'est fait la belle sans jamais plus donner de nouvelles. Il est surtout inconsolable de la perte de son fils Lewis, renversé à 13 ans par une voiture. Dans ses bureaux de West Hollywood, Koons peut heureusement compter sur l'aide de Rachel, qui l'accompagne parfois pour se baigner dans le Pacifique. Ou sur celle de Don, un ami d'enfance avec lequel il allait jadis écouter les New York Dolls en concert. On sait l'auteur d'Aloysius (Buchet-Chastel, 2001, repris au Rocher) et d'En haut des marches (Seuil, 2007) particulièrement doué pour distiller dans ses livres le mystère et la bizarrerie. Dans l’ambitieux Reconquêtes, qui quitte parfois le sol des Etats-Unis pour s'offrir çà et là des excursions à Tel Aviv ou à Paris, dans les environs de la Plaine-Monceau, il excelle encore à parler de l'exil et de l'abandon, à mettre en scène une série de personnages ayant tous au fond d'eux leur lot de manques et de regrets.
ALEXANDRE FILLON
Reconquêtes, roman de Fabrice Pataut ( Pierre-Guillaume de Roux, 2011)