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En librairie le 6 Octobre 2011
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ISBN:
2-36371-015-4
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Format:
12.5 x 19.5
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Page:
208p.
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Prix:
18 €
Objets
Hervé Chayette
« Je me revois, assis à l’arrière d’une Jaguar des années 60. Les banquettes de cuir noir sont craquelées, odorantes. Isa est assise à côté du conducteur, juste devant moi. Ses cheveux châtains, à reflets roux, dont le parfum – je l’imaginais, sans doute – se mêlait à ceux de l’auto, sellerie et huile chaude. »
Voici le journal d’un séducteur en forme d’inventaire... Quoi de plus naturel ? C’est un commissaire-priseur qui tient la plume. Entrez dans le salon, essayez ses fauteuils Empire, examinez-en la provenance et vous verrez affluer, sous le feu des souvenirs, le sang du désir tel qu’il battait au rythme des années 70. Pendules, tableaux, chandeliers... Pas un objet ici qui ne soit, en effet, prétexte au seul et unique fétichisme que célèbre le narrateur : celui des femmes les plus insaisissables... les minces, les longues, les absentes. Celles dont la taille plie sous vos doigts et dont les yeux rendent un reflet mystérieux. Elles aussi ont un lien avec ces objets pourtant tous étrangers les uns aux autres. Pénétrons plus avant dans ces pièces où les « meubles luisants, polis par les ans » racontent leurs aventures d’une nuit ou d’un été. Communiquant avec le Paris des passages secrets aujourd’hui verrouillés, des toutes dernières maisons closes et des spectacles très privés...
C’est d’une main de maître, en connaisseur, en expert souverain qu’Hervé Chayette dirige le rayon sensible de nos regards. Repoussant l’expérience de la sensualité jusqu’à la brisure. Diffusion CDE/SODIS.
Art Absolument
Un regard amoureux
Le Figaro littéraire
L'âme des objets animés
Libération
Une brocante en forme de psyché
Le Canard enchaîné
De la vie obsolète
Librairie Delamain
Rencontre avec Hervé Chayette le 26 octobre 2011
Un regard amoureux
A priori - maîs comment ne pas se méfier de tels a priori? -, ce livre d'Hervé Chayette dont la couverture annonce sous le titre Objets qu'il s'agit d'un roman, n'a, ne devrait rien avoir à faire dans cette chronique. Il se peut que ce livre soit un roman... Il se peut qu'il n'en soit pas un - il ressemble de près comme de loin à ce que sont des mémoires. Maîs au bout du compte, qu'il en soit un ou pas n'a pas la moindre importance. Ce texte libertin est un très inattendu traité de bonnes manières à l'égard des objets. Lesquels peuvent être dits « objets d'art » ou pas. Inutile de préciser qu'un tel traité ne peut sembler que très anachronique. Maîs il serait et cavalier et inconséquent de le juger ainsi. Comme il serait absurde de le dédaigner parce qu'il revêt le charme discret de la bourgeoisie. Charme qui tient, il faut le préciser, à ce que cette bourgeoisie-là n'est ni inculte ni suffisante. Le charme... Il est celui d'un texte où, ici et là,
paraissent ces subjonctifs devenus un verglas de la grammaire. Hervé Chayette évoque un restaurant du Pays d'Auge, une cour plantée de pommiers où «des tables avaient été dressées pour que l'on
profitât d'un précieux, sous ce climat, soleil de septembre », « la facade trouée d'impacts de balles d'un ministère, impacts que l'on avait pris soin de ne pas reboucher pour que les passants se souvinssent des combats qui avaient libéré Pans», d'un homme qui était « l'homme le mieux habillé que je connusse », etc.
Comment ne pas savourer ces subjonctifs qui ont dans la phrase un rôle qui n'est pas différent de celui d'un bronze doré et patiné sur un bois, de celui d'un chiffre brodé sur un drap.Le charme... Il est celui d'un texte qui n'est que digressions. La visite d'un appartement est le prétexte à
celles-ci. Cette visite conduit du salon à la cuisine, enpassant par l'entrée, la chambre à coucher, la salle de bains... J'allais oublier les WC qui sont la troisième étape. Deux « miroirs ovales dans des encadrements de plomb où sont sertis de gros morceaux de verre tailles en facettes, rouges, bleus, verts et jaunes» justifient que l'on soit invité à y entrer. D'autant plus que ces miroirs qui n'ont jamais été accrochés comme ils auraient dû l'être rappellent à Hervé Chayette « l'histoire de la femme qui séparait les paires» Quelque 34 objets sont de la même manière, pièce après pièce, page après page, prétextes à raconter, à décrire, à
s'interroger, à avouer, à évoquer, à...
Ces 34 objets-là sont parmi les milliers que Hervé Chayette, cornrnissaire priseur, a vu passer par son étude, les milliers qu'il a été conduit à inventorier chez les uns et les autres, les milliers qu'il a vus
dans la boutique d'un antiquaire, l'appartement d'un expert, etc À la page 58 de ce livre, il éprouve le besoin de rappeler : « Pour être commissaire priseur, dit-on, il ne suffit pas d'être idiot, il faut
encore être bien habillé. » Si je dois avouer ne rien savoir de la manière dont Hervé Chayette s'habille, il me faut aussitôt préciser que, pour reprendre les mots de Valéry, la bêtise n'est pas son fort. Son fort, c'est de conduire le lecteur à prendre conscience que le rapport que l'on entretient avec les objets peut n'être pas que fonctionnel. Soit, les objets peuvent servira quelque chose, ils peuvent être banalement utiles. Maîs, au-delà du service qu'ils rendent humblement parce qu'ils sont faits pour ça, ils n ont d'importance que parce qu'ils mettent en branle la mémoire. A priori ce livre ne devait pas trouver sa place dans cette chronique.
Mais comment écarter un livre qui invite à se souvenir que le regard doit être un regard amoureux...
PASCAL BONAFOUX
Objets, roman d'Hervé Chayette (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
L'âme des objets animés
LES SOUVENIRS et les oublis sont logés à la même enseigne... Seules comptent les âmes mortes, celles qui me rendent visite à la tombée du jour, quand l'hiver fait la nuit trop précoce.» C'était dans le fringant 76, avenue Marceau, récit d'une jeunesse heurtée et huppée, paru au Seuil il y a six ans. Le commissaire-priseur Hervé Chayette, amateur d'horloges rares et d'étoffes dandystes, se faisait ainsi un nom au rayon livres. On retrouvait alors ce monde perdu ou presque, entre Étoile et Monceau, chanté naguère par l'oublié André de Fouquières ; on pensait aux salonneries d'antan d'un Philippe Jullian.
Dans son troisième roman, sobrement nommé Objets, Chayette a troqué ses âmes mortes contre des objets inanimés ou animés, et leur familiarité rassurante. La chasse aux souvenirs est ouverte, centrée sur le tournant des années 1970. L'adolescence à l'encan. De l'acajou flammé, des saupoudroirs en cristal, des coussins de dentelle, une console Restauration ornée de têtes de faune, une chaise hollandaise, des bustes en faïence, le samovar grand-maternel, une boule en cristal de roche ayant, dit-on, appartenu à Sarah Bernhardt, un bonheur-du - jour, une toile biblique...
« Yeux myosotis »
L'évocation des nombreux objets familiers de Chayette (sous inventaire poétique) renvoie aux nombreuses femmes que ce dilettante de la passion et de la brocante de luxe a connues ou aimées. La plupart d'entre elles viennent de cette bonne société où tout est caricatural, où l'on se poffe les uns les autres, comme disait Stendhal. D'ailleurs, Chayette a un côté Henry Brûlard, mais un Brûlard optimiste, toujours prêt à l'enchantement. II. y a Anabelle l'anorexique, une ex-stripteaseuse, Olivia, Rosé et ses seins en « museau de souris », Laurence et ses « yeux myosotis ». Entre deux coups de marteau, il les a toutes aimées, profitant parfois de sa position professionnelle (« une occupation lucrative»). Chayette, qui aime la phrase chantournée, évoque au passage ses amitiés ou ses admirations ; Bataille, Offenbach, Barbey, Bourgeade ; son goût effréné pour le vin et ses errements maoïstes... Enfin : un roman au bonheur désinvolte, loin des divans, des confessions impudiques, logorrhées familiales, exaltations martiales ou pornographies banlieusardes. Loin, très loin de l'insupportable « goût du jour ». Enfin ! •
THIERRY CLERMONT
Objets, roman d’Hervé Chayette (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Une brocante en forme de psyché
Tables, tapis et candélabres, lustre en verre de Murano, bureau Empire, tableaux, flacons et fauteuils : une brocante en forme de psyché.
Le narrateur raconte sa vie en faisant l'inventaire de son appartement.
Chaque élément du décor, chaque description, sensuelle et précise, ricoche sur un souvenir erotique, une rencontre, une anecdote professionnelle. L'auteur est commissaire-priseur.
CLAIRE DEVARRIEUX
Objets, roman d'Hervé Chayette (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
De la vie obsolète
De la vie obsolète
HERVE CHAYETTE est commissaire-priseur et c'est un ancien de la gauche prolétarienne, ce qui donne à son « roman» une effervescence en sourdine. Là, dans ses différents appartements - il déménage souvent -, il accumule ses «objets» et des femmes. C'est un collectionneur attentif et un amoureux attendrissant. D'où une atmosphère de vie un peu obsolète, et avec ses diverses passions il est toujours sur le qui-vive ! II raconte bien ses amours, jamais très simples, et parle avec admiration de ses amis, spécialement de Pierre Bourgeade : il a de lui un dessin représentant «une fille fluette de 13 ou 14 ans, agenouillée sur un lit enserrant de sa main droite un sein à peine formé. De quoi choquer aujourd'hui, et ranimer, jusqu'à la paranoïa, les démons d'une société désormais si prompte à crier à la pédophilie. Chaque jour, en entrant dans cette salle de bains (où ce dessin est accroché), j'ai une pensée affectueuse pour cet ami, ce magnifique écrivain, que je voyais trop rarement.» II cite aussi son «camarade Cornette de Saint-Cyr toujours si enjoué que les commissionnaires l'ont fort spirituellement surnommé Soeur Sourire. »
D'inventaire en inventaire, de vente en vente, Hervé Chayette nous montre un monde aussi étrange que kitsch, et, souvent, dans les salons huppés, il déniche d'affreux bibelots. «Voyez-vous, lui dit une de ses clientes, il faut toujours, dans une maison, qu'il y ait quelque chose de laid, sinon, c'est ennuyeux. » Mais, dans «Objets», la laideur semble exclue autant que l'ennui. En mariant les choses de la vie et celles de la brocante, Chayette donne un tableau aux reflets inattendus. Une promenade pleine de charme dans un monde ou un «bésoard» - «un caillou terne et grisâtre, généralement de la taille d'un oeuf de poule» - fait tache au milieu de «coupes en vermeil» Un roman, comme une curiosité.
André Rollin
Objets, roman de Hervé Chayette (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Rencontre avec Hervé Chayette le 26 octobre 2011
Les éditions Pierre-Guillaume De Roux et la librairie Delamain
vous invitent à la signature de Hervé Chayette
pour son roman OBJETS le mercredi 26 octobre à partir de 19 heures.
Librairie Delamain
155, rue Saint Honoré 75001 Paris
Tel : 01 42 61 48 78
Fax : 01 40 15 91 69
Accès : métro Palais-Royal