SQLSTATE[23000]: Integrity constraint violation: 1062 Duplicate entry 'jMPHdrUHgiXiZxFUc6IoUqfveYXnrVtAy88BqS9w1WEQjaAm79BSpGdtu1HMN0db' for key 'sid'SQLSTATE[23000]: Integrity constraint violation: 1062 Duplicate entry 'U6K6vGUWuNzWrQ5mxHJvzuBR4EImLLbvIMs3icQDPgp7XljkSSFid7Z7CykdamzJ' for key 'sid'
En librairie le 22 Septembre 2011
-
ISBN:
2-36371-012-3
-
Format:
12.5 x 19.5
-
Page:
272p.
-
Prix:
18.5 €
Dans un autre temps
Philippe Caubet
HOMMAGE A PHILIPPE CAUBET
« Les gâteaux étaient disposés sur des étagères de verre. Mlle Morzio avait raison : ils n’avaient pas dû être remplacés depuis longtemps. La poussière avait gagné les étagères, en une pellicule que la faible lumière dorée venue de l’intérieur faisait imprudemment apparaître. »
Une silhouette solitaire marche dans la neige. Celle d’un homme s’enfonçant, jour après jour, dans l’énigme d’une ville jadis prospère et élégante, désormais si délabrée... C’est en vain qu’il se précipite à tous les rendez-vous inscrits dans un agenda trouvé dans une pâtisserie. Son propriétaire demeure insaisissable, tandis que ceux qu’il devait rejoindre se volatilisent, tour à tour, dans d’étranges conditions. Mais voilà qu’à force de hanter les restaurants, les théâtres, les grands bals ou le quai des gares, le narrateur s’éloigne... Dans l’espace et dans le temps... Atteignant les quartiers les plus déserts. Découvrant, peu à peu, le véritable visage de sa quête. Oublié, lui aussi, derrière des milliers de portes et de jardins intérieurs. Au fond de l’hôtel particulier bleu de l’enfance. L’odyssée fantastique et stylisée d’un arpenteur de la disparition.
Philippe Caubet a notamment publié Portraits de mes amis avec Jean-Jacques Sempé (Martine Gossieaux), Histoires consternantes et déconcertantes (Editions K) et Le Guide des gens (Noir sur blanc). Diffusion CDE/SODIS.
Librairie Delamain
Signature et verre à la librairie Delamain le 9 février à 19 heures
Valeurs actuelles
Chef d'oeuvre
SGDL
Philippe Caubet lauréat du Prix Thyde-Monnier
Radio de la Communauté Juive
Philippe Caubet sur RCJ
La cause littéraire
Une ville fantomatique
Livres-Hebdo
Philippe Caubet parmi les finalistes du Prix du premier roman
Le Monde des Livres
Esprits d'enfance
Le Figaro littéraire
L'homme à l'agenda
Signature et verre à la librairie Delamain le 9 février à 19 heures
Retrouvez Philippe Caubet, l'auteur du magnifique roman Dans un autre temps, pour une séance de dédicaces et un verre de l'amitié à la librairie Delamain le 9 février à partir de 19 heures.
Librairie Delamain - 155 Rue St Honoré 75001 Paris
(01 42 61 48 78) Métro : Palais Royal – Comédie française
Dans un autre temps, roman de Philippe Caubet (Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Chef d'oeuvre
«Vivre, cette chose si simple, me parut une chose lointaine, presque inaccessible. Ils étaient tous morts, ils avaient disparu, et je ne
savais plus faire le compte des années. »
Quelle idée curieuse, aussi, de pousser un soir d'hiver quand il neige la porte de la pâtisserie Hencicognard, que l'on dirait dessinée par
Sempé, et d'y ramasser un agenda que l'on présume tombé de la poche d'un client... S'ouvre alors devant le narrateur, qui ne veut que rendre service en restituant l'objet à son propriétaire anonyme, un monde où tout a la couleur, le son, la consistance des natures mortes : les paysages, les objets, les circonstances mêmes semblent caduques, l'effort qu'elles font pour se ressembler, afin de le récompenser de ses bonnes intentions, tourne court.
« La vie se rétrécit, Monsieur, vous en savez quelque chose, n'est-ce pas ? Mais je vous affirme que vous n'êtes pas au bout de vos découvertes. » Le lecteur non plus, emporté dans un "autre temps" où la fatigue des choses et leur hâte à se détourner de lui seront pour finir moins fortes que l'amour, aussi vigilant que le souvenir, et que le rire victorieux des merles dans la lumière du premier printemps.
Fantastique, onirique, drolatique, étrange, inquiétant : tous les adjectifs, ordinaires aveux d'impuissance du critique, sont ici pris de court ; on a l'impression que la langue elle-même a permis à l'auteur de redécouvrir certaines de ses propriétés oubliées jusqu'à lui.
En un mot, qui ne nous est pas familier faute d'occasion de nous en servir, voici un chef-d'oeuvre.
PHILIPPE BARTHELET
Dans un autre temps, roman de Philippe Caubet
(Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Philippe Caubet lauréat du Prix Thyde-Monnier
Philippe Caubet a reçu le Prix Thyde-Monnier pour son premier roman Dans un autre temps.
La remise du prix aura lieu le 1er décembre prochain à l'hôtel de Massa à la Société des Gens de Lettres.
Dans un autre temps, roman de Philippe Caubet
(Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Photo Philippe Caubet © Léa Lund
Philippe Caubet sur RCJ
Toutes les villes sont-elles aussi mystérieuses que celle de Dans un autre temps ? Tous les souvenirs d'enfance conduisent-ils à cette odyssée fantastique ? Ecoutez l'interview de Philippe Caubet sur RCJ à propos de son roman Dans un autre temps.
Une ville fantomatique
Un homme trouve un agenda sous la table d’une pâtisserie-salon de thé où « une serveuse aux paupières molles et au pas de phoque » lui sert de minuscules gâteaux aux noms surprenants : « consolation-d’hiver et « falbalas-délice ». Ces gâteaux, le narrateur les juge « vétustes », « de couleur morte ». Cet agenda, le narrateur va le conserver, décidant de se rendre aux rendez-vous qui y sont consignés. Dehors, il neige. Dans un autre temps, le roman de Philippe Caubet, nous entraîne dans un parcours lent, au long des rues désertes d’une ville qui a connu des jours meilleurs, où les jardins sont clos, les musées vides. Ce périple, commencé sous la neige de février, s’achève en mars, au printemps. La neige laisse place à la pluie, puis les branches des arbres se couvrent de fleurs.
La ville du roman n’a pas de nom, on y trouve une « gare des départs » et une « gare des arrivées », les journaux locaux sont Impressions du soir ou Nouvelles de ce matin, on peut y manger dans les restaurants « Morsures » ou « La Lune rouge », jouer aux cartes dans un cabaret à l’enseigne du « Gant de boxe ». Le narrateur, poussé vers la périphérie à cause des rendez-vous notés dans l’agenda, découvre des quartiers et des rues qu’il ne connaissait pas, le quartier des Infirmes ou celui des Oiseaux, l’allée des Ronces, le boulevard Occidental ou celui des Infantes.
On l’aura compris, ce roman n’a rien de réaliste, rien de quotidien. Il faut y entrer en acceptant d’emblée de visiter un territoire troublant, déstabilisant. Un univers sensible.
Le narrateur, dont on ignore le nom, s’insinue dans la vie du propriétaire de l’agenda, dont il pense qu’il peut s’agir d’un certain monsieur Chappelle. Ce narrateur est apparemment désœuvré, en ressortant de la pâtisserie il a le sentiment qu’un « petit carnet [lui] tenait compagnie ». Lui, qui aurait aimé avoir « un père mieux portant et une mère plus aimable », qui déplore qu’aucune photographie de ses parents n’ait été sauvée – elles sont toutes passées par les flammes, celles de sa mère brûlées par elle-même, celles de son père plus tard, dans un incendie – mène une vie désolée, dont il ne se plaint pas. Sa vie se résume à : « L’escalier jauni, les trois étages, la trace rouge sur le mur entre le deuxième et le troisième, la porte aux chats qui s’enfuient, la serrure qui résiste à la clef, le regard des livres empilés, l’odeur du couloir, le tapis qui s’effiloche, les fauteuils éclairés par le réverbère ». Chaque fois qu’il revient d’un rendez-vous noté sur l’agenda de ce monsieur Chappelle, la même description nous est donnée, exactement la même, à la virgule près. De l’enfance du narrateur, à part le désastre des photographies de ses parents, nous savons uniquement qu’il l’a passée dans « un hôtel particulier bleu ». L’escalier jauni, la trace rouge sur le mur, et l’hôtel particulier bleu évoquent les trois couleurs primaires, essentielles à la déclinaison chromatique. Dès lors, dès que ces trois couleurs ont été mises en place, on peut passer à l’orange d’une chevelure, au vert d’un costume, au marron d’un pardessus. Et surtout au noir, au blanc, au gris. On peut avoir une lecture picturale de ce roman. Cette ville fantomatique, ces gares désertes, vides, évoquent immédiatement une atmosphère à la Chirico.
L’écriture de Philippe Caubet, apparemment classique, est savoureuse. Les portraits sont brossés d’un trait, « des dames aux grosses jambes », « il était debout, très petit et fort large », « l’homme était petit, fardé, atteint d’un tic de la lèvre supérieure qui faisait apparaître des dents sur la défensive », les décors plantés sur le même mode détaillé et allusif à la fois, le tout faisant naître un monde – oui, un monde – étrangement décalé, entre fantaisie et tragédie.
Dans un autre temps est de ces textes mystérieux, qui racontent une histoire inattendue, mais dont on devine, à la lecture, une signification souterraine. Ils sont bien peu, ces textes-là, bien peu à être parfaitement réussis. On pense à Épépé, de Ferenc Karinthy, ou à Forêt-forteresse, de Michel Host. Dans le roman de Philippe Caubet, une des clés se trouve sans doute dans l’orthographe particulière de deux mots : le propriétaire de l’agenda est nommé Chappelle, avec deux P, et dans ce nom, plus que le bâtiment religieux, on subodore un « j’appelle » ; le narrateur s’obstine à écrire « tiroire » au lieu de « tiroir », et dans ce mot allongé, on devine « histoire » et « mémoire ».
Ne dévoilons rien d’autre. Laissons au lecteur la découverte plus complète de cette ville, de ses habitants, de ses cérémonies, de son administration… Concluons simplement en affirmant que Dans un autre temps est une magistrale figuration du deuil.
CHRISTINE BINI
http://www.lacauselitteraire.fr/dans-un-autre-temps-philippe-caubet.html
Dans un autre temps, roman de Philippe Caubet
(Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
Philippe Caubet parmi les finalistes du Prix du premier roman
Quatre premiers romans français et deux étrangers restent en lice pour le prix du Premier roman, qui sera proclamé le 14 novembre.
Aux côtés de Marien Defalvard, toujours en lice pour le prix de Flore, et de Noël Herpe, rayé de la sélection du prix Décembre, les jurés du prix du Premier Roman, tous critiques littéraires, introduisent dans la course deux petites maisons d’édition, les éditions Pierre-Guillaume de Roux et les éditions de Corlevour, avec les romans de Philippe Caubet et de Nicolas Idier.
Rarement dans la course des prix d’automne, les éditions Calmann-Lévy et Belfond sont elles aussi en lice pour deux premiers romans étrangers.
Sélection romans français
Dans un autre temps, Philippe Caubet (Pierre-Guillaume de Roux)
Du temps qu’on existait, Marien Defalvard (Grasset)
Journal en ruines, Noël Herpe (“L’Arbalète” Gallimard)
La ville noire, Nicolas Idier, éd. de Corlevour
Sélection romans étrangers
La femme du Tigre, Téa Obreht (Calmann-Lévy)
Galveston, Nic Pizzolatto (Belfond)
Esprits d'enfance
Cette rentrée littéraire célèbre les langages de l'enfance. Du côté des auteurs français (Eric Fottorino, François Dominique, Hubert Haddad) comme des étrangers (Stephen Kelman ou Emma Donoghue), les écrivains font retentir la voix des gamins,allant parfois jusqu'à choisir un garçonnet ou une fillette pour narrateur. Donner écho à cette voix, ils l'ont prouvé, ce n'est verser ni dans la complaisance ni dans la niaiserie. En témoigne à son tour cette édition du « Monde des livres », traversée par l'esprit d'enfance, donc par l'éveil et l'enchantement, par l'angoisse et l'affabulation aussi «J'invente tout, je mens tout le temps », soufflait l'autre jour le génial Sempé, attablé dans le froid (et sous la pluie) à la terrasse d'un bistrot. Sempé, qui nous fait la joie d'illustrer la « une » de cette semaine, et que Florence Noiville a rencontré pour évoquer son dernier album, Enfances. Enfances plurielles, celle de la fraicheur langagière et d'une authenticité verbale dont Marguerite Duras incarne la quête, mais aussi celle du corps envahissant et du désir inquiet, telle que Marie Darrieussecq la met en scène dans un roman sur l'irruption de la puberté, et qui donne lieu, ici, à un débat entre Virginie Despentes et Jean-Philippe Domecq.
On retrouve cette ambivalence, ce va-et vient entre naïveté et angoisse, dans le nouveau livre de Philippe Caubet, complice et coauteur de Sempeé pour Portraits de mes amis (2006). Le roman qu'il publie aujourd'hui s'intitule Dans un autre temps (Ed Pierre Guillaume de Roux, 272 p, 18,50 €). C'est une histoire d'agenda égaré et de friandises aux « couleurs mortes » Comme chez le père du Petit Nicolas, l'essentiel est dans la capacité à décaper le langage, à produire l'image, à partir d'un détail ou d'une tranche de vie. Dans cette fiction loufoque ou l'effroi mine sans cesse l'insouciance, Caubet retrouve l'enfance, sa cruelle lucidité, la simplicité souveraine avec laquelle elle sème le doute. « Vivre, cette chose si simple, me parut une chose lointaine, presque inaccessible.»
JEAN BIRNBAUM
Dans un autre temps, roman de Philippe Caubet
(Pierre-Guillaume de Roux, 2011)
L'homme à l'agenda
Tout commence dans un sinistre salon de thé, probablement dans une ville de province, vraisemblablement dans les années cinquante. Un homme sans âge et sans qualités, y trouve un mystérieux agenda où seuls figurent quelques rendez-vous à venir, où sont précisés les lieux et les personnes à rencontrer. Cet homme, c'est un peu Roquentin, sans la métaphysique, égaré dans un roman de Buzzati, ou Nerval revenu des brumes du Valois, un siècle plus tard. Intrigué, il part donc sur les traces du propriétaire anonyme. On le retrouve dans un restaurant borgne, à travers des quartiers désolés, chez un photographe indifférent, sur une route sombre, au téléphone pour des conversations absurdes : rien.
Les énigmes enflent, le mystère s'épaissit au coeur de la morte saison : "La neige avait commencé de fondre, et j'eus la sensation que l'hiver était faux." Et le tragique commence à s'inviter : "Je pensais au train qui avait emmené Théa Fall, je me représentai je ne sais quelle frontière, des champs parsemés de bleu et de jaune, les sifflements de la locomotive fulminante et comme immobile dans sa propre course." Théa sera retrouvée morte. On le voit, il y a dans cette histoire fascinante et inclassable autant de flou poétique que de frissons, autant de lyrisme désabusé que d'atmosphère de polar. De l'auteur, on ne sait rien ou presque : il est avocat, il a la cinquantaine, est proche de Sempé, et a publié un livre intitulé Histoires consternantes et déconcertantes. Souhaitons-lui bonne chance dans la poursuite de ses déambulations.
THIERRY CLERMONT
Dans un autre temps, premier roman de Philippe Caubet
(Pierre-Guillaume de Roux, 2011)